La
prise de vue est médiocre: l'image
est inversée, sans relief, mouvante,
barbouillée de couleurs changeantes,
mouchetée d'aberrations optiques
et amputée d'un disque noir en
plein coeur. Non, il ne s'agit pas d'une
scène filmée par un cinéaste
amateur, mais bien de l'image qui se
forme au fond de nos yeux. Une matière
première de piètre qualité
que le cerveau se charge de travailler
pour nous donner une vision du monde
en trois dimensions, stables et cohérentes.
Il remet les scènes à
l'endroit, interprète la palette
de couleurs, élimine les mouvements
qui ne sont dus qu'à l'agitation
oculaire, réinvente les contours
cachés, supprime la tâche
aveugle, cette zone de la rétine
dépourvue de cellules visuelles
à l'endroit d'où part
le nerf optique,... Mais dans cette
lourde entreprise, le cerveau en fait
parfois trop. Il construit tant et si
bien qu'il finit par mettre du sens
partout, y compris là où
il n'y en a pas. C'est ainsi que naissent
les illusions d'optique ou illusions
visuelles: des couleurs identiques qui
paraissent différentes, des contours
qui jaillissent sans avoir été
dessinés, des images inertes
qui s'animent. « Ces illusions
sont connues depuis l'Antiquité.
Mais elles ne sont entrées dans
les laboratoires de psychologie expérimentale
qu'au milieu du XIX siècle. Car
ce sont des sondes, des témoins
éclatants des mécanismes
de la perception visuelle. »
(Michel Imbert, fondateur du centre
de recherche Cerveau et Cognition à
Toulouse)
Ainsi, les illusions d'optique ont,
de tout temps, intrigué les hommes.
On retrouve leurs présences dans
des témoignages anciens : les
mirages et le soleil rouge ont étonné
les hommes jusqu'à ce que l'on
explique leurs fonctionnements. Mais
ces illusions, dites « physiques
» car dues à des phénomènes
d'interaction de la lumière avec
le milieu où elle se propage
(absorption, diffraction, réfraction...)
ont vite laissé place dans l'esprit
des hommes aux illusions « psychophysiologiques
», dues au fait que la représentation
que peut se faire le cerveau ne correspond
pas à l'image réelle que
l'on regarde. Ces dernières ont
permis aux scientifiques qui tentaient
de les résoudre de comprendre
le cerveau et les mécanismes
de la vision chez l'homme, du moins
en partie. En effet, la conception du
système visuel humain a connu
de profonds bouleversements depuis les
grecs anciens, qui concevaient l'oeil
comme un organe émetteur d'un
rayon qui, en entrant en contact avec
certains corps nous en offrent la vue.
Ce sont ensuite Iln Al Haytham au X
siècle, qui considérait
l'oeil comme un récepteur des
rayons lumineux puis les travaux de
Kepler et Descartes, au XVII siècle,
qui amenèrent à assimiler
Poil à une chambre noire et à
considérer la vision comme une
simple application de principes optiques,
qui ont permis une nouvelle façon
d'appréhender le système
visuel humain. Depuis ces époques
lointaines, l'avancée de la médecine
et des sciences a permis d'élargir
les connaissances de l'humanité
sur ce sens qui concentre près
de 70% de nos récepteurs sensoriels.
Ces avancées étant parfois
dues à la compréhension
des illusions visuelles, nous avons
décidé de les étudier
dans notre TPE, sans être totalement
exhaustifs car ces illusions sont une
multitude et toutes les étudier
n'aurait aucun intérêt.
Nous avons ainsi choisi de répondre
aux questions suivantes:
Quels
sont les mécanismes de vision
?
Comment les mécanismes perfectionnés
de la vision peuvent-ils être
trompés?
Nous
reprendrons ici une démarche
expérimentale, c'est-à-dire
que nous allons d'abord rappeler le
fonctionnement de lil, puis
tenter d'expliquer ces illusions et
pour finir, expliquer le fonctionnement
des mirages optique.